• Sylvie son habilleuse - J'ai voulu me suicider pour claude

    "J'ai voulu me suicider pour Claude François"

    Par Propos recueillis par Ludmilla INTRAVAIA, le 11 mars 2008 à 12h39 , mis à jour le 11 mars 2008 à 17h09

    Interview - Sylvie Mathurin, l'habilleuse de Claude François, revient sur sa relation avec celui qui fut son premier amant, le "miroir de son âme".

    LCI.fr: Votre livre s'intitule "Un amour absolu". Telle était la nature de votre adoration pour Claude François? 

    Sylvie Mathurin, habilleuse de Claude François: Tout à fait. Etre fan, c'est être dans la dépendance totale, vivre par et pour la star qui devient le miroir de votre âme. On se reconnaît dans la star qui, magnifiée, vous fait évoluer à travers elle. Ainsi, je n'aurais jamais pu être fan de Johnny Hallyday car il ne me correspondait pas.
     
    LCI.fr: Quels traits de personnalité de Claude François faisaient écho en vous?
     
    S. M. : Sa fragilité, sa sensibilité. Sa passion pour la musique et ses chansons qui exprimaient l'amour perdu et l'abandon. Tout cela a bouleversé mon cœur d'adolescente.
     
    LCI.fr : Vous aviez 17 ans et vous vous pressiez, avec d'autres groupies, sur le pas de sa porte. Vous attendiez qu'elle s'ouvre, qu'il jette son dévolu amoureux sur vous?
     
    S. M. : Non. Je ressentais un amour spirituel pour lui, pas un amour charnel. Je voulais vivre dans sa lumière. J'avais besoin d'un fil conducteur à ma vie, pour passer le cap douloureux de l'adolescence et sortir de mes problèmes existentiels, du mal-être de l'enfance.
     
    LCI.fr : Et pourtant, un soir, la porte s'ouvre et Claude François vous demande de lui accorder vos faveurs.
     
    S. M. : J'ai fui. J'ai dit non. Je ne pouvais pas le considérer comme un homme, alors que j'en avais fait un dieu. Je suis retournée sur le palier. Mais j'ai culpabilisé car il avait besoin d'être aimé, de cette adulation inconditionnelle des fans, un amour pur et profond. 
     

    Sylvie Mathurin
    Oh! Editions, 18,90 euros, 270 pages

    LCI.fr : L'adoration des fans était-elle un moteur pour lui?
     
    S. M. : Il y puisait cette gloire immortelle qu'il retrouvait dans le regard admiratif des jeunes femmes qui n'attendent rien en retour, si ce n'est vivre dans son ombre.
     
    LCI.fr : Vous avez voulu mourir pour Claude François...
     
    S. M. : Oui. J'étais arrivée au bout de ma passion. Je ne savais plus comment l'aimer. Je ne savais plus quoi lui donner. Et j'ai fait une tentative de suicide, en un ultime sacrifice sur l'autel de l'adulation.
     
    LCI.fr : Cette expérience fut-elle destructrice?
     
    S. M. : Oui. Si ces années furent les plus belles de ma vie, j'ai vécu dans l'abnégation totale. J'ai fait abstraction de tout pour lui, complètement isolée de tout parcours scolaire. Depuis, j'ai reconstruit ma vie, j'ai grandi et fait des enfants. Je ne vis pas dans le culte de Cloclo. Je ne suis pas la gardienne de son mythe.
     
    LCI.fr : Quel message voulez-vous faire passer dans votre livre?
     
    S. M. : Je sais que beaucoup de fans de Tokio Hotel ou des BB Brunes se reconnaissent dans mon expérience. C'est pourquoi mon livre n'est pas nostalgique mais bien ancré dans la réalité. Etre fan est un phénomène de société actuel, sur lequel je souhaite sensibiliser les parents, afin qu'ils soient plus à l'écoute de leurs enfants, plus vigilants aux problèmes qu'ils rencontrent, dans cette phase difficile que demeure l'adolescence, quelles que soient les époques.

    Par Propos recueillis par Ludmilla INTRAVAIA le 11 mars 2008 à 12:39

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