• 1970 Faux malaise

     

     

    Le "faux" malaise


    En 1970, la carrière du chanteur est au plus bas. Ne sachant plus quoi inventer pour se relancer face à la montée de nouvelles stars comme Michel Sardou, il va établir une ruse sans précédent. Avec l'aide de Paul Lederman, son producteur, il simule un malaise sur scène et se fait évacuer par les airs. Une horde de journalistes l'accueilleront un peu plus tard sur le tarmac. 

     

    Claude François à Marseille, après son faux malaise à la salle Vallier.

    Le mensonge marseillais de Cloclo

    Claude François s'était effondré sur la scène de la salle Vallier, le 14 mars 1970, devant 6000 personnes. "Cloclo", le film qui sort demain, révèle un coup monté savamment orchestré par l'artiste et l'impresario

    Elle s'en souvient comme si c'était hier. Émélie avait acheté pour l'occasion un tailleur neuf, "vert pâle", était passée par la case "coiffeur" et avait pris, comme quelque 6 000 autres personnes, le chemin de la salle Vallier.C'était le 14 mars 1970 et Claude François était à l'affiche d'un concert organisé à Marseille par la Mutuelle des journalistes sportifs et Radio Monte-Carlo.

    Une belle soirée durant laquelle le chanteur avait fait preuve, comme toujours, d'une énergie sans limite avant de s'écrouler sur le devant de la scène. Un malaise dû au surmenage avait-on expliqué à l'époque, qui avait fait la Une de tous les journaux français. L'événement avait occupé les médias pendant plusieurs jours, au rythme d'une hospitalisation à Marseille, à la Résidence du Parc, de la venue sur place d'un cardiologue parisien et d'un transfert à Paris, le 17 mars, à bord d'une Caravelle d'Air Inter qui décollait de l'aéroport de Marignane.

    Un faux malaise

    Que lisait-on alors dans Le Provençal par exemple ? Que le coeur du chanteur s'était arrêté de battre quelques secondes. Que sa tension artérielle fut proche un instant de la cote d'alerte. Que "le teint pâle et les traits tirés, enveloppé dans une couverture", la star avait été transportée à bord de l'appareil sur une civière. Des photographes par grappes ont accompagné chacun des rebondissements, des fans ont pleuré.Surprise, dans Cloclo, le film de Florent-Emilio Siri qui sort demain, on apprend, horreur malheur, que tout ça n'était que mensonge et coup monté. En effet, le très impressionnant Jérémie Rénier, qui joue un Claude François tout en nuances, se jette sur le sol davantage qu'il ne tombe emporté par une syncope.

    Alors, imaginaire, le malaise marseillais de Claude François ? "Il ne s'agit ni d'une hagiographie ni d'un film à charge, souffle le réalisateur Florent-Emilio Siri, on était obligé de raconter les circonstances de sa mort, le fait qu'il ait caché son deuxième fils pendant des années, et son faux malaise à Marseille. C'est la seule scène du film qui a fait débat mais c'est un moment de sa vie qu'on a voulu montrer. D'autant plus que les deux fils de Claude François confirment qu'il s'agissait bien d'un faux malaise". Comme Paul Lederman d'ailleurs. Impresario de l'idole à l'époque, il a révélé depuis la supercherie, argumentant qu'elle était destinée à donner un petit coup d'accélérateur dans une période un peu molle de la carrière de l'artiste. À faire du buzz comme on dirait aujourd'hui.

    "Claude François avait compris comment fonctionnaient les médias"

    Si dans son livre La dernière nuit de Claude François (L'Archipel), le journaliste Bertrand Tessier défendait encore la thèse du malaise de fatigue, il apportera une correction à ses premiers écrits dès la réédition de l'ouvrage. "Claude François avait un inouï sens de la communication et un flair incroyable de ce qu'attendait le public. Donc, avec lui tout est toujours possible, analyse le spécialiste. Claude François était, avant tous les autres, un artiste qui avait compris comment fonctionnaient les médias et comment il était possible de les alimenter en quelque sorte.

    "C'était aussi un homme qui savait mettre sa vie en scène, qui savait utiliser la presse quand il en avait besoin. Il avait racheté un journal et l'avait transformé en outil d'auto promotion permanente. C'était Podium
    qu'il avait créé parce qu'il estimait que Salut les copains était trop favorable aux autres artistes et à Johnny Hallyday en particulier. Ce qui a été très fort de sa part, c'était de revenir à Marseille pour reprendre le fil de sa tournée. En terme de communication, c'était également très bien joué".

    Pour ce spécialiste de la vie et de la carrière de Cloclo, ce faux malaise marseillais éclaire de façon tout à fait intéressante les réactions un peu singulières qu'a eu parfois l'entourage du chanteur : "Finalement, ça explique en partie le scepticisme de ses proches quand on leur a annoncé la mort de Claude François. Certains n'y ont pas cru". En effet, parmi ses proches, quand l'annonce de la mort du chanteur intervient le samedi 11 mars 1978, certains auraient cru à un coup de pub pour donner plus de retentissement à la sortie du 45 tours Alexandrie Alexandra, prévue le mercredi suivant. Jour même où Claude François sera enterré au cimetière de Dannemois. Le 15 mars 1978. Huit ans presque jour pour jour après le vrai faux malaise marseillais.


    Seul aux urgences

    Deux mois après son concert à la salle Vallier à Marseille, Claude François a un accident de voiture aux environs d'Orange. Il roulait un peu vite en écoutant Elvis à fond dans sa Ford, en roulant vers Nîmes où il devait chanter dans les arènes. Blessé, il est transporté à Avignon où Paul Lederman le rejoint et le trouve seul, aux urgences. Personne ne s'occupe de lui, raconte Bertrand Tessier dans son livre.

     


    Révélations malaise Claude François à Marseille... par ACF_Julien 16.08.2007


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