• salle de bainsDepuis des jours, il trépigne, s’impatiente, s’emporte. En un mot comme en cent : il s’énerve. Cette fichue installation électrique ne marche toujours pas. Déjà, la dernière fois, le four lui a joué des tours, l’électricien est venu mais, désormais, c’est l’ensemble de l’installation qui fait des siennes. Partout, il y a des faux contacts, des variations de puissance, des interrupteurs qui ne commandent plus rien. En fait, ce qui l’agace le plus, c’est que l’artisan ne revienne pas. Plusieurs fois, il a dicté un « mémo » sur le magnéto dont il ne se sépare jamais, mais ses ordres, d’ordinaire respectés comme les Tables de la Loi, sont restés lettre morte. Un soir, il a même rédigé une note, de sa belle écriture déliée, à l’encre rouge – sa manière de signifier « urgent ».

    Sans faute vers 15 heures
    Dire à l’électricien de venir cet après-midi (avec la présence de Véronique, par ex.) à l’appartement.


    Rien n’y fait. Pas d’électricien : l’artisan a toujours mieux à faire. Plus urgent. Plus lucratif. Claude François ou pas.

    Et cette fichue applique de salle de bains qu’il est toujours obligé de redresser. Elle finira par tomber, c’est sûr…

    Dans cinq jours, il mourra. c'est le 11 mars 1978.

    Alors que tout le monde l'attent pour chanter dans l'émission de Michel Drucker.

     

     

     


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